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Si Fidel Castro mourait demain, qui le remplacerait ?
Raul Castro, vice-président sénior du Conseil d’État, jusqu’aux prochaines élections. Et ce, parce qu’il porte ce titre et non pas parce qu’il est le jeune frère de Fidel Castro. Lors d’un vote secret tenu par les députés de l’Assemblée nationale le 24 février 1998, Raul Castro reçut 100% des votes.


Fidel Castro est-il apprécié ou secrètement détesté par le peuple cubain ?
L’histoire se rappellera de Fidel Castro comme plus grand leader du 20e siècle. Il est aimé et admiré par le peuple cubain parce qu’il est un véritable humaniste dédié à la cause de l’indépendance de Cuba. Il est tout aussi intéressé aujourd’hui à l’émancipation totale de son pays qu’il l’était durant la lutte révolutionnaire entreprise durant les années 50.


Comment les Cubains peuvent-ils vivre avec un revenu de $15 par mois ?
Le peuple cubain est presque totalement subventionné par l’État. Éducation gratuite, services de santé gratuits, rations alimentaires mensuelles, fournitures de gaz, d’électricité et de transport à frais pratiquement nuls. Les Cubains qui n’œuvrent pas dans le secteur du tourisme ont pratiquement tous un boulot parallèle en dollars afin de complémenter leur salaire gouvernemental en pesos.


Comment Cuba a-t-elle pu survivre à l’effondrement de l’Union soviétique ?
Lorsque l’URSS s’est effondrée, 85% du commerce cubain est disparu du jour au lendemain, tout comme les 6 milliards$ annuels d’achats effectués à Cuba par la Russie.  Lorsque Cuba fut incapable de trouver du crédit ailleurs, le gouvernement mit en place une période spéciale (periodo especial) en octobre 1990 et concentra ses ressources et ses efforts à réduire ses dépenses. Le transport public disparut presque complètement et les gens durent attendre de trois à cinq heures avant de voir poindre un autobus. Les coupures de courant (apagones) duraient des heures et se produisaient si souvent que les Cubains en étaient venus à se rappeler de l’époque normale sous le terme d’alumbrones (brèves périodes d’illumination).

Il y avait une pénurie presque totale de nourriture, de vêtements, de chaussures et de produits d’hygiène courante. Le niveau de vie fut réduit de 34%. Le redressement graduel, dû en grande partie au développement de l’industrie touristique à partir de 1995 avec une croissance de 2,5%, se poursuivit l’année suivante avec une hausse de 5%. Ce fut une victoire pour le peuple cubain parce que ce redressement leur avait permis de conserver leurs idéaux socialistes.

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Qu’en est-il de la démocratie à Cuba ?
À Cuba, la souveraineté passe par le peuple. Plus de 97% des citoyens ayant droit de vote utilisent ce droit à l’intérieur d’un système électoral qui met en nomination, puis élit ceux et celles qui sont le mieux qualifiés pour les postes en jeu. Il y a trois niveaux d’assemblées : Municipale, Provinciale et Nationale. L’Assemblée municipale fait appel aux habitants de chaque quartier (habituellement, quatre pâtés de maisons par quatre pâtés de maisons) qui passent par un processus de mises en nomination des candidats élus lors d’un scrutin secret par les électeurs du quartier.

Le seul fait que les candidats ne soient pas nommés par le Parti communiste mais par les gens du quartier souligne la nature démocratique du processus, quinquennal, qui s’étale sur huit mois (de juin à février) pour les trois niveaux et s’applique en deux phases : d’abord, l’élection des délégués aux assemblées municipales puis l’élection des députés des assemblés provinciales et nationales.

La Constitution cubaine (débattue et adoptée par scrutin secret lors d’un référendum en 1976) stipule, dans le premier article de la Loi électorale : « Tous les citoyens qui en ont la capacité légale ont le droit de se présenter aux divers postes de leadership de l’État et ce, directement ou par le biais de représentants élus aux échelons du Pouvoir populaire et de participer à cet effet, tel que prévu dans la Loi, aux élections périodiques et aux référendums populaires par un vote libre, secret et égalitaire. »

À Cuba, la démocratie populaire se pratique comme nulle part ailleurs au monde : la population (et non les partis comme dans les « démocraties occidentales traditionnelles ») nomme et choisit elle-même les candidats pour les élections. Quoiqu’il n’y ait qu’une seule personne en lice pour un siège, ce/cette candidat(e) doit obtenir plus de 50% des votes par vote secret sinon une autre personne est mise en nomination. Même Fidel Castro doit obtenir 50% d’un vote secret pour représenter l’électorat. Tous les candidat(e)s en nomination sont soumis(es) à l’électorat sur l’unique base de leurs propres mérites.

La loi interdit au Parti communiste de jouer un rôle électoral. La seule forme de publicité permise aux candidats est l’affichage de leur photo accompagnée de leur biographie. On ne leur permet pas de dépenser de l’argent pour faire valoir leur candidature et les organisations gouvernementales n’ont pas le droit d’émettre des communiqués pour appuyer une candidature.


Quel est le rôle de l’Assemblée Nationale ?
C’est le corps politique qui a le plus de pouvoirs de l’État cubain : constitutionnel et législatif. Compte tenu qu’elle compte 601 députés, elle ne se réunit que deux fois l’an. La première réunion sert à élire 31 de ses membres agissant au nom du peuple. Ce groupe, nommé « Conseil d’État » se rencontre régulièrement pour apporter des amendements aux lois, établir les politiques nationale et internationale et approuver les projets économiques et sociaux de la Nation. Au début de 2004,  le Président de l’Assemblée nationale est Ricardo Alarcon et le Président du Conseil d’État est Fidel Castro. Ces deux postes ont été entérinés par vote secret par tous les députés à l’Assemblée nationale.


Fidel Castro est-il un dictateur ?
Les agitateurs anti-castristes voudraient faire croire que Fidel Castro mène le pays alors qu’en fait, c’est le Conseil d’État, dont il est le Président, qui en a la responsabilité et dont il est responsable du leadership. Le 19 janvier 2003, Fidel Castro fut élu Président du Conseil d’État par scrutin secret des 601 députés de l’Assemblée nationale.

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Les Cubains ont-ils toujours un carnet de rations ?
Chaque famille cubaine a droit au Libreta de Alimiento. Avec ce carnet, elle peut obtenir d’un comptoir (bodega) qui lui est assigné des denrées à prix très réduits : riz, haricots, sucre, café, œufs, poulet, huile à cuisson, lait, et autres sur une base mensuelle. En 1998, le livret garantissait 2,2 kg de riz, 500 g de haricots et 1,3 kg de sucre par personne par mois. Poulet, œufs, poisson, jambon, soja, pommes de terre, tomates et autres légumes étaient aussi disponibles irrégulièrement et en petites quantités.

Chaque mois, l’État fournit en nourriture 12,7 kg par lit par hôpital, 6 kg par enfant par garderie et 4,5 kg par étudiant par école.

Chaque famille peut en outre se procurer chaque jour à la panaderia (boulangerie) locale un petit pain par personne. Sauf que les quantités sont si faibles qu’elles ne peuvent satisfaire des appétits normaux et les familles doivent trouver des façons de se procurer les autres essentiels dans les étals des fermiers qui viennent régulièrement livrer leur production.

Les prix sont plus élevés : 12 pesos pour un kilo de riz; 18 pesos pour le kilo de haricots; 11 pesos pour une poignée d’oignons; 7 pesos le kilo de concombres, un dollar états-unien s’échangeant pour environ 27 pesos. De temps en temps il y a des ferias (marchés en plein air) où l’on peut acheter des denrées au prix des carnets de ration. À l’occasion, des livraisons provenant de fermes coopératives se font un peu partout et les familles pourront faire leurs achats de fruits et de légumes aux prix établis par l’État.


Les Cubains sont-ils propriétaires ou locataires ?
La majorité des Cubains sont propriétaires. Lors de la période post-révolutionnaire des années 60, les Cubains qui payaient des loyers aux proprios qui avaient fui aux USA ont continué à payer les mêmes loyers à l’État et ce, durant 5 à 10 ans. Puis l’appartement ou la casa est devenu leur propriété. Le personnel de service qui habitait les grandes maisons désertées ont payé un loyer à l’État puis en sont devenus propriétaires après un certain nombre d’années.

Les nouvelles maisons pouvaient s’acheter, grâce à une hypothèque garantie par le gouvernement pour à peu près $5,000 à un taux d’intérêt de 2% à 4% sur un terme de 20 à 30 ans, les versements ne devant pas dépasser 10% du revenu du principal salarié de la maison.

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Combien paient les Cubains pour les services d’utilité publique ?
Les factures de gaz sont en moyenne de 2 à 4 pesos (8-16 cents) par mois; l’électricité, 5 à 7 pesos (20-28 cents) par mois; le téléphone, de 6 à 8 pesos (24-32 cents) par mois, les premières 300 minutes étant gratuites. Comme on peut le constater, à ces tarifs, l’État cubain subventionne la quasi totalité de ces services.


Qu’est-ce qu’un java ?
C’était ce que les Cubains appellaient le sac. Comme il y avait pénurie ou des prix élevés pour des articles d’hygiène personnelle, l’État fournissait à tous ses employés un java mensuel contenant déodorant, dentifrice, shampoing, rasoirs, etc. Aujourd'hui, le terme réfère plutôt à un programme informatique créé par Sun Microsystems —très utilisé dans les clubs d'informatique pour programmer des logiciels.


C’est quoi le bolsa de empleo ?
Si vous êtes mis à pied d’une agence gouvernementale, votre nom se retrouve dans le bolsa de empleo – littéralement un sac (bolsa) à emploi qui contient les noms d’autres Cubains au chômage.


Pourquoi est-ce si difficile pour les Cubains de sortir du pays ?
Les Cubains, comme la plupart des citoyens d’autres pays du Tiers-Monde («pays en voie de développement», selon les bien-pensants) voient les pays du Nord et autres membres du G7 en tant que destination première d’un exil vers « un monde meilleur ». Ils imaginent que dans ces pays, la population laisse ses assiettes à moitié pleine ; tous leurs habitants ont accès à l’eau courante ; tout le monde à accès à de l’argent en abondance et tout le monde vit le parfait bonheur.

Le gouvernement cubain, dans un effort pour protéger ses citoyens contre eux-mêmes a rendu la tâche de tout « simplement faire sa valise et partir » une affaire plutôt ardue. Il y a donc  un processus en place pour les citoyens qui veulent aller voir ailleurs : le/la Cubain(e) doit se faire inviter par une personne de l’étranger qui en sera aussi la garante. Les ambassades concernées devront recevoir la preuve que l’étranger garant est en mesure de soutenir l’émigré(e) pendant son exil.

C’est un processus qui prend du temps, des mois et des mois d’attente et au moins $500. Des dizaines de milliers de Cubains ont vécu des années à l’étranger en service commandé. Ce sont des experts ou des spécialistes dans leur domaine (science, médecine, enseignement). Le plus gros contingent actuel se trouve au Vénézuela où leurs services servent principalement à enseigner à lire à quelque 400 000 jeunes analphabètes. Leurs salaires sont payés au taux cubain, leur hébergement est pris en charge par le gouvernement du Vénézuela qui paie le gouvernement cubain en … pétrole.

Enfin, pour paraphraser le grand voyageur Mark Cramer dans son ouvrage Culture Shock Cuba (1998, Times Editions PTE) : « Jamais je n’ai visité un pays où l’atmosphère de la vie quotidienne est chargée d’émotions si puissantes et contradictoires. Nul visiteur ne peut rester insensible à la réalité cubaine à un point tel qu’on est au bord de larmes douces-amères qui mêlent joie sublime et pathos accablant. Quelque soit le jour, l’heure ou la ville, vous déambulez avec des sentiments où se mêlent utopie optimiste et désillusion intense. »


Est-ce vrai qu’on peut acheter du Coca-Cola à Cuba malgré l’embargo états-unien ?
Il y a une présence états-unienne commerciale indirecte à Cuba malgré le blocus économique — dûment qualifié de genocidio par le gouvernement cubain — qui achète pour quelque $10 millions de Coca-Cola chaque année de l’empire des boissons gazeuses basé à Atlanta. La commande passe par le Mexique où le liquide est embouteillé sous licence indépendante. En 2002 et 2003, Cuba aurait acheté pour $600 millions de viandes et autres produits alimentaires états-uniens, achats répartis dans des entreprises situées dans 18 états. En 1997, une filiale de la Bank America Corporation a acheté 26% de Leisure Canada, basé à Vancouver. La californienne DHL Worldwide envoie ses colis à Cuba par l’entremise de sa filiale belge. American Airlines utilise son partenariat avec British Airways et Iberia pour contourner les mesures de l’embargo. Et ain$i de $uite. Une centaine d’entreprises des USA faisaient affaires avec Cuba entre 1985 et 2001.


Le gouvernement états-unien lèvera-t-il un jour son blocus ?
Le blocus est en fait le dernier vestige de la Guerre froide. Il fut mis en place par le président John F. Kennedy en 1962 et il est encore en vigueur non pas grâce aux intellectuels, enseignants et gens d’affaires mais par la volonté inébranlable, aveugle et vengeresse du hyper-puissant et influent lobby des exilés cubains de Miami. Le gouvernement des USA fait affaires avec le Vietnam, l’ex-URSS, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord mais pas avec Cuba.

En janvier 99, l’administration Clinton relaxait les mesures coercitives du blocus avec 49 pages de nouvelles règles bénéfiques à Cuba. Western Union (service d’envoi de devises) se voyait reprendre du service après 38 ans d’interruption et les états-uniens peuvent aujourd’hui envoyer de l’argent aux Cubains ($1 milliard par an, selon le réseau CBS). Il y a deux charters  quotidiens de (abc.charters.com) Miami à La Habana et d’autres depuis New York et Los Angeles.

Malgré la volonté des nombreux enseignants, élèves, médecins, scientifiques ou simples touristes états-uniens qui, en 2003, furent au nombre de 80 000 selon Cuba (175 000 selon les USA) à visiter « l’île interdite » et parce que 2004 est une année électorale et que les frères Bush ont besoin des exilés de Miami pour reprendre le pouvoir, l’apparatchik réactionnaire vient de restreindre de façon draconnienne l’émission de visas pour Cuba.

En somme, on pourrait dire que tant que le parti républicain sera au pouvoir en Floride et à Washington, il n’y a aucune chance que l’embargo disparaisse. Si le parti démocrate réussit à se faire élire en novembre 2004, il se pourrait que le nouveau gouvernement « ferme les yeux » et tolère bien des écarts mais tant que les exilés n’auront pas crevé, l’embargo aura beau être dénoncé depuis plus de dix années consécutives par les membres de l’ONU (179 voix contre 3 en 2003), il ne sera pas levé totalement de sitôt. Ce ne serait pas profitable à court terme pour Cuba : imaginez le raz-de-marée miamien !

MÀJ 1er août 2005
La levée du blocus permettrait à l’économie étasunienne
de créer 100.000 emplois et de générer des revenus additionnels de six milliards de dollars, selon une étude présentée par le directeur du Centre d’affaires et de recherches de l’Université du Sud de l’Alabama au Quatrième Sommet national sur Cuba, tenu à Mobile (Alabama), en juin 2005.

Une autre étude effectuée en 2000 par le World Policy Institute de New York avait révélé que la seule vente d’aliments et de médicaments à Cuba, sans restrictions, pourrait générer tous les ans 1,6 milliard de dollars – presque quatre fois le montant actuel des achats d’aliments de Cuba aux USA – et 20 000 emplois de plus dans l’économie étasunienne.

L’économie étasunienne perd chaque année, du fait du blocus, jusqu’à 1 240 000 000 de dollars en exportations agricoles et jusqu’à 3,6 millions de dollars par an dans d’autres activités économiques, selon des études effectuées par des institutions des USA.

Selon des estimations (2001) de l’U.S. International Trade Commission, les exportations des USA à Cuba pourraient osciller entre 658 millions et 1,2 milliard de dollars par an.

D’après une autre étude réalisée en 2004 par Tim Lynch, Necati Aydin et Julie Harrington, de l’Université de l’Etat de la Floride, dix ans après la levée du blocus, les exportations étasuniennes à Cuba oscilleraient entre 6 milliards et 9 470 000 000 de dollars par an, selon un potentiel d’exportation nette ou un bénéfice commercial bilatéral favorable aux USA de 3,6 milliards dedollars.


Quels pays investissent aujourd’hui à Cuba ?
Selon la ministre cubaine des investissements étrangers Marta Lomas, plus de 60% des capitaux provenaient, fin 2001, d'Espagne (26%), du Canada (20%), d'Italie (19%) et de France (5,1% avec 18 entreprises) pour un total de $5,4 milliards.


Les Cubains ne semblent pas malheureux de leur sort. Pourquoi ?
On peut trouver une satisfaction dans sa vie, même dans l’adversité et le manque, si on a la capacité de faire la différence entre voir et savoir, prendre et apprendre, acheter et avoir. Lorsque ce manque est partagé avec une majorité et qu’il résulte de l’effort et de la notion de survie, il porte à focaliser sur des notions que les riches ne peuvent ressentir. Les « pauvres de choses » ont moins de problèmes parce qu’ils ont moins de choix : la vie réelle se trouve dans des valeurs plus pures (ces notions que « les autres » ont tendance à prendre pour acquises). Alors que les habitants du G7 commencent à peine à trouver de plus en plus noble et satisfaisante ce qu’ils appelent la simplicité volontaire, les Cubains trouvent depuis longtemps leurs petits bonheurs à travers d’autres valeurs.

Le partage et le sens de la communauté illuminent l’âme cubaine : écouter parce que tu en prends le temps ; discuter parce que tu veux communiquer ; prendre soin des autres parce que tu sais ce que c’est d’être sans ressources ; aider tes voisins parce que tu sais que tu devrais le faire.

À Cuba, la famille élargie existe encore ; la télévision ne règle pas les comportements ; la publicité est inexistante ; les faux besoins ne germent pas ; la conversation est toujours un art ; l’empathie est contagieuse et les gens sont impliqués dans la vie des autres. Les Cubains sont éduqués et capables d’accepter les choses telles qu’elles sont : un repas simple, une conversation avec des amis, un moment de tendresse intime avec l’être aimé. Ils ne désirent pas plus que ce qu’ils n’ont pas. Ils ne sont pas distraits par tout ce qui peut dominer la pensée des citoyens des pays « riches ». Ils ne traînent pas d’hypothèques comme des boulets aux pieds ; ils ne vivent pas à crédit ; ils ne vivent pas avec le stress émotionnel de la peur que martèlent les bulletins de nouvelles. Les Cubains vivent au présent sans crainte du passé et dans l’espoir d’un avenir meilleur.


Y a-t’il beaucoup de corruption à Cuba ?
Au sein du gouvernement, non. Les représentants ont beaucoup de respect pour leur poste et un fort sentiment de responsabilité envers l’électorat. Dans le secteur du commerce par contre, il y aurait beaucoup de corruption, surtout au niveau des cadres, gérants et superviseurs de moyen niveau. Cuba ne compte pas suffisamment de systèmes de contrôle de ses finances pour éviter les tentations de malversation ou de vol qui se présentent dans des commerces où les transactions se font en argent comptant. Le pays doit accumuler des dollars tangibles parce que le blocus états-unien l’empêche d’acheter à crédit sur les marchés internationaux.

MÀJ sept. 2005 : voir notre page Cubarnaques sur la corruption.

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Les CDR (Comités pour la Défense de la Révolution) font-ils partie d’un réseau d’espionnage ?
En 1960, les CDR furent mis sur pied pour s’assurer que les contre-révolutionnaires soient évacués de la communauté. Entre 1960 et 1965, il y avait encore beaucoup de ces bandidos dans le pays qui commettaient des assassinats, posaient des bombes, détruisaient des récoltes, incendiaient des immeubles, etc. Le rôle des CDR consistait à trouver, à l’aide d’informateurs qui et où étaient ces traîtres (aujourd’hui, on dirait terroristes).

Après 1965, les CDR poursuivirent leur mission mais dans un but communautaire pour subvenir aux besoins de la société. On trouve aujourd’hui un CDR dans presque chaque pâté de maisons. Aujourd’hui, ils ont pratiquement perdu ce stigmate d’espion de la communauté et fonctionnent à peu près comme les coops d’habitation ou les comités de propriétaires de condos dynamiques qu’on trouve en Amérique du Nord et qui focalisent leurs énergies sur des questions communautaires et sociales.


Le jeune génération de Cubains est-elle désillusionnée ?
Comme la jeunesse partout au monde, elle oublie trop facilement les épreuves que les générations précédentes ont eu à traverser pour atteindre le niveau de liberté d’action actuel. Bien sûr, la jeunesse cubaine envie le style de vie qu’elle voit dans les films états-uniens. Naturellement, elle veut faire à sa volonté mais ces jeunes vivent dans un pays socialiste qui place le bien collectif avant l’initiative et l’individualisme personnels. Pour y arriver, les jeunes doivent laisser de côté quelques libertés personnelles face une forme de réglementation et de contôle. Pour des jeunes, ce n’est pas toujours facile à faire.


Y a-t’il un mouvement contre-révolutionnaire à Cuba ?
Oui, ce mouvement existe et il est financé par la National Foundation of Cuban Americans de Miami qui bénéficie du financement de la CIA. Toutefois, un des effets les plus remarquables à émaner des élections de 1997-98 fut l’incapacité de ce mouvement à augmenter son influence à Cuba. Les contre-révolutionnaires font valoir leur opposition au système politique cubain en remettant un bulletin de vote blanc ou spolié lors des élections. Lors de ces élections, il y en a eu beaucoup moins malgré la campagne pré-électorale mise en place via les ondes de Radio Marti qui diffusait ses messages incessants depuis Miami encouragent les électeurs cubains à annuler leur vote.

Lors des élections pour l’Assemblée nationale, le pourcentage de bulletins de vote valides augmenta de 92,97% en 1993 à 94,98% en 1998. Malgré la hausse du pourcentage de bulletins blancs de 3,04% en 1993 à 3,36% en 1998, les bulletins spoliés passaient de 3,99% en 1993 à 1,66% en 1998.

Les résultats de 1998 pour La Habana où on s’attendait à plus d’opposition, furent encore plus remarquables entermes de votes spoliés, diminuant d’un tiers, soit 10,34% en 1993 à 3,42% en 1998. En 1998, il y eut 4,15% de bulletins blancs dans la capitale, ce qui consistait en vote de protestation de 7,57% (3,42%+4,15%). Au niveau national, le vote de protestation en 1998 n’était que de 5,02%.


Du nombre d’électeurs éligibles, quel pourcentage exerce son droit de vote ?
Lors de l’élection pour l’Assemblée nationale en 1998 à La Habana, 97% des électeurs éligibles exercèrent leur droit, le plus bas taux du pays. Un poucentage qui en dit beaucoup quand on se rappelle que dans le reste du monde, à peine 50% des électeurs éligibles prennent la peine d’aller voter.


Voit-on des graffitis contre le gouvernement à Cuba ?
Non, et ce n’est pas parce qu’ils sont effacés dès qu’ils sont affichés !


Comment les gais sont-ils traités à Cuba ?
Parce que les Cubains sont un peuple instruit, la discrimination contre quelque comportement social est intolérable. Même les pingeros, ces jeunes qui acceptent les faveurs des touristes homosexuels, sont acceptés. Contrairement aux autres pays, il est plutôt difficile d’identifier les tendances sexuelles des individus à Cuba.

Il n'y a pas de discrimination organisée. Mais il y en a déjà eu au début de la Révolution, surtout de 1965 à 1967 avec les UMAP (Unités militaires pour l'aide à la production), cette « purge homophobe brutale » sous forme de camps de travaux forcés que les autorités dûrent fermer suite aux protestations internationales. Une recrudescence, fin des années 90, de cette fausse perception résultait du tapage médiatique autour du film Before Night Falls (2000, Javier Bardem, Olivier Martinez, Sean Penn) qui relatait cette époque de la vie de l'auteur cubain Reinaldo Arenas (Holguin 1943, sidatique exilé à New York, suicidé en 1990). Nul doute qu'Arenas avait une tendance ... à l'exagération affirmant dans son livre avoir baisé 5,000 garçons avant l'âge de 25 ans. En 2001, dans le quotidien britannique The Guardian, Steve Williamson, expert de l'oeuvre de Arenas affirmait : « Cuba a énormément changé depuis cette époque. C’est de loin le pays le plus progressiste de toute l’Amérique latine en ce qui concerne les droits des gays. » Source

Trois ans plus tard, un film cubain allait grandement influencer les mentalités cubaines sur l'homosexualité et par le fait même, la tolérance. Fresa y Chocolate (voir notre page Ciné) eut un impact majeur chez les jeunes qui aujourd'hui hésitent moins à s'afficher, qu'ils soient maricones (gais), tortilleras (lesbiennes butch), voire locas (effeminés outrancieux) ou pingeros. Toutefois, les vieux relents sont lents à disparaître et les machos de plus de 50 ans ressortiront quelquefois le vieux dicton malheureusement universel : « Je préfère que mon fils soit un voleur qu'une tapette. »

Aujourd'hui, on entend parler de soirées chaudes et ouvertes dans de cossues casas de Vedado, de la faune qui se tient près du cinéma Yara ou à la cafétéria Fiat du Malecon ou dans le parc du Coppelia, des travestis qui se donnent en spectacle, de jeunes au bras de vieux touristes de toute évidence homos dans la vieille Habana, de bars gais dans des villes de campagne et d'un parc de Santiago où des douzaines de gais s'affichent ... gaiement tous les soirs. Mais ce n'est pas demain la veille qu'il y aura un défilé de la gay pride à Cuba !

Lisez l'entrevue que donnait Fidel Castro en 1992 sur, entre autres, « l'homosexualité dans une société mâle chauviniste » à Tomas Borge, révolutionnaire nicaraguayen et fondateur du FSLN. Lisez aussi « Mythes et Réalites des Gais à Cuba » de Larry R. Oberg, universitaire de Salem (Oregon).

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Comment sont traités les patients atteints du VIH ou du sida à Cuba ?
Les dénigreurs voudraient vous faire croire que les victimes du VIH ou du sida sont placés en quarantaine contre leur volonté dans des asiles. Pas vrai. Les patients vont dans des sanatorias (le terme sanatorium tel qu’on le connaît ne s’applique pas ici) d’abord et avant tout pour être informés et éduqués puis traités. Il est vrai qu’il y obligation de la part du patient de se conformer à ce processus mais c’est pour éviter la propagation du virus.

En échange, le sanatoria fournit au patient un environnement adapté pour sa thérapie, sa nutrition et sa médication. Les patients peuvent sortir les weeekends et obtiennent leur congé après trois mois. À l’Institut de médecine tropicale de La Habana, les patients se voient offrir les meilleurs traitements : psychologues, psychiatres, épidémiologistes, travailleurs sociaux et aides infirmiers sont à leur disposition. Mais la maladie s’étend rapidement dans tous les pays du Tiers-Monde, surtout dans la communauté hétérosexuelle, et Cuba n’y fait pas exception.

MÀJ 01.08.05 : Cuba, à travers le Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, mis en place par le PNUD de l'ONU, a acheté en 2004 de la viande en conserve destinée aux sidéens pour un total de 50 400 dollars à la société brésilienne Oro Rojo qui a informé que l'usine avait été achetée par une société des Etats-Unis dont l'une des premières instructions avait été que les affaires avec Cuba devaient cesser.

L’avortement est-il permis à Cuba ?
Oui, sauf que le Ministère de la Santé publique fait tout pour s’assurer que les femmes ne considèrent pas cette intervention comme moyen d’éviter la naissance d’enfants non désirés. La Fédération des femmes cubaines (FMC), un organisme consacré aux plus de 14 ans revendique l’égalité des droits des femmes à Cuba. La FMC prône activement l’éducation sexuelle des adolescentes dans le but de les aider, avec la participation du père, à faire le bon choix entre élever l’enfant ou se faire avorter.


Deux indicateurs internationaux du bien-être sont la mortalité infantile et l’espérance de vie. Quels sont-ils à Cuba ?
Avant la Révolution, en 1958, le taux de mortalité infantile était de 60 pour 1 000 naissances (plus de 100 dans les secteurs ruraux). En 1998, le taux de mortalité avait été réduit à 7,1 pour 1 000 (le même à la campagne).

Le taux de mortalité d’un à cinq ans était d’à peine 9,2 pour 1 000. Le réseau de santé publique de Cuba est responsable de ces étonnantes statistiques, compte tenu que dans les autres pays d’Amérique latine, ce taux était de 33 pour 1 000 et de 55 pour 1 000 pour les enfants de un à cinq ans. Depuis la Révolution, l’espérance de vie a gagné 13,2 ans, atteignant 75 ans, ce qui équivaut aux échelles des pays les plus riches de la Terre.


Qu’est-ce que le marché noir ?
On peut acheter tout et n’importe quoi sur le marché noir à Cuba. Comme ailleurs au monde, les articles sont à peu près tous volés. Quelqu’un, quelque part saura toujours où trouver ce que vous cherchez. Il s’agit de demander.


L’enseignement public est-il aussi bon qu’on le dit ?
En 1999, le Laboratoire latino-américain pour l’évaluation de la qualité de l’enseignement (LLECE) fit des tests auprès de 4 000 étudiants de troisième et quatrième année du primaire dans une centaine d’écoles de 14 pays latino-américains.  L’éducation cubaine au primaire en sortit gagnante. Les enfants cubains obtinrent des scores de 350 sur une échelle de 400.

Malgré le blocus économique des USA, l’État a continué à fournir l’école gratuite avec un budget additionnel de 1,6 milliard de pesos en 1999. Au niveau élémentaire, le taux d’inscription est de 100 pourcent ; au secondaire, 95%. On trouve un enseignant pour 40 élèves alors que la norme est de un pour 103 ailleurs au monde. 

Alors qu’on ne trouvait que trois universités dans le pays en 1959, il y en a aujourd’hui 47 et elles comptent 600 000 diplômés.

En 1953, moins de 50% des enfants de Cuba allaient à l’école, plus de 30% de la population était analphabète et 10 000 des 25 000 enseignants étaient sans emploi. Aujourd’hui, chaque enfant a droit à l’enseignement gratuit et demeure dans le réseau d’éducation jusqu’à sa sixième année et poursuit des études secondaires. Dans la plupart des pays d’Amérique latine, les enfants quittent l’école après leur quatrième année.

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Quelle est la production de pétrole et de gaz du pays ?
En 1998, la production de pétrole était de 1,678 million de tonnes, un nouveau record ; en outre 117 millions de mètres cubes de gaz. Ces résultats favorables étaient dûs aux associations de Cuba avec des entreprises de France, du Canada, d’Angleterre et de Suède qui utilisaient la technologie moderne de prospection et de forage et qui avaient signé des contrats de risque exploratoire couvrant 22 des 45 secteurs sources du territoire. En 1999, Cuba comptait 270 puits produisant quelque 350 000 barils par jour. En octobre 2000, Cuba signait un accord d’achat de 53 000 barils par jour avec le Venezuela. Selon le Wall Street Journal, Cuba avait, au début de 2004, une dette accumulée de $752 millions ($891 millions, selon Bloomberg) envers le Venezuela pour l’importation de pétrole depuis 2001. Ces importations couvriraient le tiers de ses besoins quotidiens et seraient payables en 90 jours alors que les autres pays importateurs doivent régler en 30 jours.


Combien de nourriture Cuba produit-elle ?
En 1993, la production cubaine et les importations avaient atteint l’abysse et l’apport quotidien de kilocalories par habitant se situait à 1 863, dont 46 grammes de protéines et 26 grammes de gras, bien en-deça des minimums recommandés pour une saine diète par la FAO (Alimentation et agriculture - ONU). Depuis 1995, d’importants progrès se sont faits dans le secteur de l’agro-alimentaire, le but étant de remplacer les importations pour les touristes et de hausser la production pour la population cubaine. Cuba achète du riz du Vietnam, du blé de la France, de la viande de l’Argentine et de Nouvelle-Zélande et des légumes du Mexique, d’Espagne, de Chine, des Pays-Bas et du Canada. En 2002, le quart des $450 millions de produits de la ferme qu’achetait Cuba venait des USA, plaçant ce pays en tête des vendeurs, suivi de la Chine avec $70 millions et de la France avec $46,8 millions.

En 1998, la production cubaine totalisait 1,2 milliard de pesos, une hausse de 9% par rapport à 1996. In 1999, il y eut des gains de rendement pour 16 des 18 principales récoltes incluant non seulement les légumes, tubercules et plantains mais aussi le blé, les haricots et poivrons dont les rendements étaient supérieurs aux pays d’Amérique centrale et des moyennes des pays du monde. Les provinces productrices ont battu des records : de 500 000 tonnes qu’elle était en 1997, la production de légumes est passée à 3 millions en 2002.


Qu’en est-il de la criminalité à Cuba ?
Malgré que 80% de la population soit urbaine, le taux de criminalité est très bas dans l’ïle. Un fort pourcentage (70%) résulte de vols dans des propriétés privées. Les entrées par effraction constituent 10% des crimes et seuls 2% de ces crimes sont violents. Quant aux meurteres, 90% résultent de divergences personnelles entre la victime et le criminel alors qu’une des deux parties ou les deux sont en état d’ébriété. Moins de 10% des crimes sont dûs à une tentative de gain monétaire. Les crimes liés à la drogue sont encore peu nombreux et concernent surtout la marijuana et médicaments.


Pourquoi les Cubains sont-ils tolérants et respectueux des lois ?
Les dures conditions carcérales ont sûrement un effet de dissuasion pour d’éventuels criminels. De plus, les Cubains sont des gens patients qui savent contrôler leur tempérament. Ils acceptent la plupart des situations, leur attitude se résumant à « pourquoi s’en faire pour quelque chose qu’on ne peut changer ? ». Cuba est comme une vaste école avec ses règlements, ses préfets (la police) étant en place pour faire régner l’ordre. Les règles sont en vigueur pour établir les conditions pour que la majorité vive en paix.  Tous, et ce dès leur enfance, savent ce qu’on attend d’eux et en général se conforment aux lois pour le bien de la communauté.


Les infractions contre les touristes sont-elles considérées comme sérieuses ?
L’industrie sucrière, autrefois la source principale de revenus est pratiquement disparue aujourd’hui. [En 1995, 500 g de sucre cubain se vendaient 13,28 cents ; en 2002, la même quantité coûtait 7 cents à produire pour un prix de vente de 5 cents.] Le tourisme a depuis peu pris la première place. En conséquence, une infraction commise contre un touriste est sévèrement punie. Cuba dépend du tourisme à un point tel que l’État ne peut tolérer quelconque écart de conduite pouvant causer un tort à son industrie principale.


Peut-on acheter une propriété à Cuba ?
Plusieurs étrangers ont pu acheter, à fort prix, par l’entremise d’une trentaine de projets domiciliaires réalisés par CUBALSE à partir de 1997, une propriété sur l’île. L’État a mis fin à ce programme en 2000.


Est-il vrai que Cuba poursuit les États-Unis en justice ?
Le peuple de Cuba demande rétribution des USA devant les tribunaux internationaux pour les pertes de vies et les blessures de ses citoyens (plus de 3 000 morts, 2 000 blessés et de nombreux actes d’agression) infligés depuis la Révolution et ce, pour un montant de $181,1 milliards.

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L’opposition états-unienne est-elle dirigée contre Fidel Castro ou contre le parti unique ?
Cuba a dû surmonter une féroce propagande anti-communiste fomentée aux USA. Dans le but de discréditer le socialisme aux yeux du monde, le Secrétariat d’État des Etats-Unis a publié en janvier 1998  un document qui affirmait que : « Cuba est un État totalitaire contrôlé par le Président Fidel Castro qui est Chef de l’État, à la tête du gouvernement, Premier secrétaire du Parti communiste et commandant en chef des forces armées. Le Président Castro contrôle tous les aspects de la vie à Cuba par l’entremise du parti communiste et ses organisations de masse affiliées, la bureaucratie gouvernementale et la Sécurité de l’État.

« Le Parti communiste est la seule entité politique légale et le Président Castro approuve personnellement les membres du Politburo, le groupe sélect à la tête du Parti. Le Parti contrôle tous les postes du gouvernement incluant l’administration del justice. » L’article est faux, il va sans dire.


Pourquoi Cuba conserve t-elle son parti unique ?
Le gouvernement des USA a ignoré les élections de 1992/93, celles de 1997/98 puis les dernières en 2002/03 et il continue de croire que Cubaest une dictature menée par un seul homme, Fidel Castro. Le fait que Cuba ne compte qu’un seul parti politique est indéniable. C’est un pays au parti unique avec une différence : la participation du peuple dans le processus décisionnel. Le Parti communiste ne se substitue pas au peuple mais sert à renforcer le pouvoir du peuple.

Si le gouvernement états-unien reconnaît le processus électoral cubain, ce n’est que pour se plaindre du fait qu’une seule personne se présente pour un siège individuel. C’est vrai, à la différence que les USA omettent de considérer que cette personne doit obtenir plus de 50% des voix lors d’un vote secret. Même Fidel Castro. Est-ce donc mieux, selon le gouvernement états-unien d’avoir plus d’un candidat lors d’un deuxième tour, de dépenser des sommes considérables pour persuader les électeurs de choisir entre ses candidats que d’avoir, comme à Cuba, un seul candidat choisi par la communauté qui devra lui donner plus de 50% des votes /

Le fait demeure que trois générations de Cubains se sont battus sans cesse contre la nation la plus riche et la plus puissante de l’histoire de l’Humanité et ont réussi à lui résister résolument. Le gouvernement états-unien n‘est pas enchanté par les progrès réalisés par Cuba. Il n’a pas réussi à supplanter le gouvernement cubain malgré les nombreuses agressions qu’il a commises depuis 40 ans. Si le Viêt-nam fut un embarras pour les USA, Cuba est sa honte.


Le machisme est-il en voie de disparition à Cuba ?
Contrairement à la plupart des latino-américains, les hommes à Cuba, malgré un nombre élevé de couples séparés, sont plus impliqués dans la vie familiale et prennent une plus grande part dans l’éducation de leurs enfants. Il y a généralement un plus grand partage des responsabilités qu’ailleurs parce que Cuba peut compter sur un fort mouvement des femmes qui ont toujours prôné l’entière égalité des droits. En conséquence, les hommes ne regardene tpas les femmes de haut, ne les traitent pas sans considération, des traits qu’on trouve habituellement chez les machos.


Quel est le taux de chômage à Cuba ?
En 1998, on évaluait à 10% le taux de chômage à La Habana, une situation dûe en grande partie au blocus économique états-unien qui empêche l’importation de matériaux bruts, donc la frabrication ou l’assemblage de produits destinés à l’exportation ou la consommation locale. Le taux de chômage était moins élevé en région. Plusieurs entreprises cherchaientdes travailleurs pour le secteur de l’agriculture.

En février 2004, le ministre cubain du Travail et de la Sécurité sociale Alfredo Morales Cartaya affirmait que, selon les normes de l’OIT (Organisation internationale du Travail de l’ONU), Cuba avait atteint le plein emploi puisque son taux de chômage fluctuait entre 2 et 6%, le pays ayant créé en 2003, quelque 128 122 emplois, la plupart dans les provinces de l’est, surtout pour des jeunes et des femmes. L’industrie sucrière étant pratiquement effacée de la carte, quelque 43  000 de ses ex-travailleurs se sont recyclés dans les études à plein temps. Le programme d’agriculture urbaine (potagers communautaires desservant des groupes de 11 résidences) a créé 9 074 emplois. De plus, 15 000 personnes considérées comme invalides se sont trouvés un emploi à plein temps. En résumé 68% de la population travaille, une augmentation de 5 pourcent réalisée durant les huit dernières années.


Un divorce coûte seulement $5 à Cuba ?
La procédure de divorce prend environ trois mois et les frais sont de $5. Les biens sont partagés en parts égales entre les deux conjoints. Si le couple a des enfants, l’ex-mari doit verser une pension alimentaire équivalant à 10% de son salaire. Généralament, il doit quitter le foyer pour que son ex-femme et son/ses enfant(s) puissent y vivre. S’il ne rencontre pas ses obligations de père divorcé, il est incarcéré.


Pourquoi les Cubains appellent-ils les dénonciateurs des chivatos ?
L’expression est empruntée du mot espagnol chivo qui veut dire chèvre. Le bêlement de la chèvre ressemble au langage d’un dénonciateur qui ouvre sa gueule en faisant bla…bla…bla…
Qu’est-ce qu’un guardabolso ?
Pour éivter le plus possible le vol à la tire, les Cubains ne peuvent entrer avec leurs sacs dans des boutiques libre-service. La clientèle doit donc passer à la consigne (guardabolso), normalement située près (ou même à l’extérieur) de l’entrée. Cette règle s’applique également aux touristes.


Y a-t-il du racisme à Cuba ?
La lutte du peuple cubain contre le racisme est inégalée dans le monde. Les negros, mulatos, trigueños et blancos vivent en paix sur l’île et s’il y a des instances de racisme, elles sont isolées et ne concernent que l’individu fautif et son problème reflète son préjudice personnel et ne reflète nullement, comme ailleurs malheureusement, une attitude de pans entiers de la société.


Qu’est-ce qu’était la Rectificacion ?
Rectificacion fut pour Cuba ce que la glasnost et la perestroika furent pour l’URSS, la différence étant que cela n’a pas fonctionné pour l’Union Soviétique. En 1986, le gouvernement cubain savait que le système ne fonctionnait plus chez son plus important allié commercial. La dette étrangère cubaine augmentait, une crise monétaire était imminente, la population était mécontente et Ronald Reagan, alors Président des USA adoptait une attitude plus agressive envers Cuba.

Les Cubains devaient réagir. Le sujet prioritaire fut débattu par la population même et ce, d’un bout à l’autre de l’île. Il fallait identifier les problèmes imminents et leur trouver des solutions. Le programme qui en découla fut nommé Rectificacion et mis en place, juste à temps, en 1987. Il permit à l’État et au peuple de mettre non seulement de l’ordre dans sa demeure mais lui donna la force, deux ans plus tard, de survivre — avec de nombreux sacrifices collectifs et individuels au début des années 90 — à l’effondrement de l’Union Soviétique.

The rest, comme dit l’adage, is history.


«
Après l’implosion du bloc socialiste en 1991, la volonté d’une des populations les plus éduquées de la planète fut durement mise à l’épreuve : elle se devait de survivre dans un régime socialiste. Parler de drame serait un euphémisme.

«
Jamais je n’ai visité un pays où l’atmosphère de la vie quotidienne est chargée d’émotions aussi puissantes et contradictoires. Nul visiteur ne peut rester insensible à la réalité cubaine à un point tel qu’on peut facilement se trouver au bord des larmes, douces-amères, faites de joie sublime et de pathos accablant.

«
Quelque soit le jour, l’heure ou la ville, vous déambulez avec des sentiments teintés d’utopie optimiste et d’intense désillusion. »

Mark Cramer, Culture Shock:Cuba, Times Editions, 1998

Source principale : cubafriends.ca/traveltips

Traduction, ajouts et mises à jour :
Particuba.Net, 3 mars 2004, 1er octobre 2005, 10 octobre 2007, 26 sept. 2012


Dernière mise à jour 26.09.2012